mercredi 13 juin 2018

Comment je construis une aquarelle (4)

A partir des taches marquant la partie ombrée des rochers, je vais préciser le volume des blocs et des veines. J'ai pris une valeur moyenne de gris et je veille à conserver  les parties les plus éclairées en réserve. Le papier donne les blancs.
On trouve dans la palette des nuances vert-jaune, bleu, et orangé qui permettent de nuancer les volumes des roches.
Autour des réserves faites dans le vert du fond, on installe les ombres qui vont donner les rochers ; étant en arrière plan les contrastes doivent être moins forts donc avec une teinte moins foncée.
La broussaille procède de la même méthode : On place les volumes avec une couleur de fond. La difficulté est d'abord dans le choix des teintes et dans les gestes qui installe cette broussaille de façon aléatoire par touches.




















Il faut ensuite modeler cette broussaille par superposition de touches. J'insiste sur la base des bouquets de végétation et à l'emplacement des arbres réservés. Ce travail est délicat car l'impression de végétation sauvage dépend de la légèreté et de la liberté des gestes. J'utilise des tons de vert mais aussi de rouge-violet et de bleu. Là encore les contrastes doivent être plus légers puisqu'on est en arrière plan.
Le risque est de trop fouiller et de trop superposer.

Le plus dur est fait. La végétation de l'avant-plan est travaillée avec un peu plus de vigueur et de contraste. J'y mets plus de couleurs chaudes : Jaune, oranger, rouge, pour nuancer les verdures. A ce stade il faut corriger les éventuels déséquilibres de valeur et de couleur. Une bonne façon de faire consiste à regarder son tableau avec du recul et en clignant des yeux. En ne perçevant que les masses et non les détails, on évalue mieux la lisibilité globale.
Le travail sur l'eau que j'ai gardé en dernier, est fait par superposition en utilisant les teintes de la palette, je pose des traits horizontaux que j'atténue s'il le faut avec un autre pinceau humide afin de fondre les contours.
J'ai enfin enlevé la gomme à réserve ce qui fait apparaître les arbres et arbustes. Il est utile de leur donner un peu d'ombre et d'atténuer les contrastes sur les plans lointains.
J'ai travaillé d'après une photo que j'ai prise en Norvège et sur laquelle j'ai fait le travail de composition.
Eh bien non, ce n'est pas facile ! J'espère vous avoir un peu guidé...






lundi 11 juin 2018

Comment je construis une aquarelle (3)

On aborde ici une autre notion : "le graphisme au pinceau". Pour le toit gris clair en tôle, la façon de le peindre suggère, directement et en un seul passage, la matière.
Cette manière est spécifique de l'aquarelle car elle permet de préserver la transparence. Le graphisme au pinceau demande une certaine pratique. Si on débute ou si on manque d'expérience, il est bon de s'entrainer sur un échantillon à part.
Le travail sur les rochers relève de la même technique. Au moment de la réalisation il faut avoir en tête l'orientation de la lumière et surtout ne pas trop s'enfermer dans le crayonné. On se sert de la rugosité du papier. Il faut garder une liberté du geste, c'est une sorte d'improvisation. Pinceau pas trop mouillé, on effleure le papier !
La règle d'or que je garde à l'esprit est de limiter autant que possible les superpositions. Trop de couches dans les parties ombrées donne une matière bouchée, opaque.
A propos des couleurs :
- le gris des tôles est obtenu par mélange des complémentaires (jaune/violet)
- le ton des rochers dérive de celui des murs augmenté de bleu.
Les toits ne seront pas retouchés (ou très peu) les rochers seront par contre repris par superpositions à sec pour les modeler puisqu'ils constituent un élément important de cette composition.

 Ces deux vues rapprochées montrent le travail au pinceau qui situe les zones d'ombre. On voit bien que je n'ai pas suivi les traits mais juste gardé l'idée générale .


A suivre...

samedi 9 juin 2018

Comment je construis une aquarelle (2)

Il s'agit ensuite de mettre en place les grandes tonalités afin de définir d'entrée l'ambiance colorée. A ce niveau le travail préparatoire des couleurs est important : Sur une surface donnée il faut déjà introduire les nuances dans l'humidité, il faut aussi prévoir les espaces à réserver. Dans le cas présent la surface verte est nuancée en valeur (+clair + foncé) et en nuances (Un soupçon du même rouge que la cabane, du orangé et du jaune). Il faut choisir pour ces couvertures de fond des pigments  transparents ou semi-transparents.

Pour l'eau, j'ai d'abord installé les reflets, laissé séché, puis j'ai mouillé l'ensemble et laissé filer le bleu-gris dans l'humidité en "pompant" avec le pinceau pour préserver les reflets. C'est un moment délicat à surveiller jusqu'au séchage complet. En effet tant que la surface est humide les pigments bleu-gris continuent de vouloir envahir l'ensemble au risque d'éteindre les nuances des reflets.
A ce stade, vous pouvez trouver que l'aquarelle n'est pas très chatoyante ! Ce travail des fonds est déterminant pour définir l'atmosphère finale mais il n'y a bien sûr aucun élément figuratif. On met donc en place d'abord la composition et les tonalités.

L'étape suivante sera encore une préparation du fond puisqu'il faut installer les rochers de la grève...

Je réalise cette aquarelle et vous donne le compte-rendu à mesure. Rien ne me dit qu'elle sera réussie à la fin. C'est quand-même à ce stade  qu'on décide ou non de poursuivre. Si c'est loupé, ou moche, ou si ça ne correspond pas à l'effet envisagé, inutile de s'acharner, on ne peut pas corriger. 

Remarquez que les murs en bois peint de la cabane paraissent pour l'instant très sombre, ils ont leur valeur définitive alors que le reste va s'enrichir par quelques superpositions. Pour qu'un élément sombre garde sa légèreté d'aquarelle il est toujours préférable de le peindre d'emblée à sa valeur définitive donc d'éviter, autant que possible, de le faire en plusieurs couches.

Pour terminer voici une adresse précieuse pour vraiment connaître les pigments, leur transparence, leur caractère http://www.lechemindenoon.com/wordpress/reperes/arc-en-ciel/ma-boite-daquarelle/

 A suivre... mais pas tout de suite, demain je suis occupé, c'est le dernier jour de mon exposition. Ensuite il faut démonter et ranger.

Comment je construis une aquarelle

En général je commence par une esquisse du dessin sur une feuille séparée pour mettre en place les grandes lignes ou les masses. En effet il faut à tout prix éviter d'avoir à gommer sur le papier aquarelle.
Vient ensuite la mise en place sur le papier (Arches) avec un crayon 2 ou 3H.
Sur cette première photo on voit le crayonné très léger, dans le haut de l'aquarelle les traits plus marqués sont en fait les réserves à la gomme pour les troncs de bouleaux. Je n'abuse pas de la gomme à réserve mais elle est ici indispensable pour les détails fins. Je l'ai appliquée avec une plume d'écolier !
Première couleurs mises en place : les tons de rouge-violet qui placent le sujet principal et qui devront déterminer toutes les autres plage de couleur par contraste...
A suivre (je dois aller ouvrir mon exposition.)

vendredi 1 juin 2018

Nouvelles aquarelles

Les aquarelles sont souvent faite par séries et parfois la période est féconde. Mon exposition se déroule (jusqu'au 10 juin au musée d'Airvault 79600) et le fait de parler de composition, de couleurs, de technique avec les visiteurs donne un nouvel élan. Voici quelques réalisations de ces derniers jours qui ne figurent pas à l'expo :


Balise sur les côtes de Norvège

il pleut à Bergen


Côte de Norvège


le village de Roussillon

Une aquarelle pas à pas

Voici le Village D'Entraygues sur Truyère en cinq étapes :   Mise en place du dessin au crayon 2H. Installation des fonds qui vont déter...